- François Bayrou a proposé de supprimer deux jours fériés en France afin de réaliser des économies dans le budget 2026.
- Selon ses détracteurs, Emmanuel Macron jugeait en 2019 que ce n'était pas une bonne idée.
- Nous nous sommes plongés dans les archives.
C'est en plein cœur de l'été que François Bayrou a tenu à dévoiler son plan pour réaliser des milliards d'euros d'économies en 2026. Parmi ses propositions (nouvelle fenêtre) faites le 15 juillet, l'une a particulièrement retenu l'attention : la suppression de deux jours fériés (nouvelle fenêtre) dans l'année, à savoir le lundi de Pâques et le 8 mai, ce qui générerait 4,2 milliards d'euros de recettes publiques, selon une source gouvernementale à TF1/LCI.
Si le dispositif n'est qu'une suggestion à ce stade et que François Bayrou s'est dit "prêt à en examiner d'autres"
, responsables politiques et syndicats sont déjà vent debout contre la mesure. Sur X, on reproche même à Emmanuel Macron d'avoir adopté une position contraire à son Premier ministre, il y a six ans. "ALERTE ARCHIVE | En 2019, quand Macron expliquait que supprimer les jours fériés n'était pas efficace",
rappelle un compte (nouvelle fenêtre), tandis qu'un autre renvoie à (nouvelle fenêtre) "quand Macron dénonçait le caractère sans intérêt et la complexité d’une potentielle suppression d’un jour férié".
"On a déjà essayé, ça n'a pas bien marché"
Nous nous sommes plongés dans les archives présidentielles, et en particulier dans celles de 2019, année pointée ici du doigt. Et nous avons retrouvé le passage évoqué sur les réseaux sociaux. Le 26 avril 2019, dans le sillage du mouvement des Gilets jaunes et de la période de consultation citoyenne, Emmanuel Macron convie la presse à l'Élysée. Il souhaite alors "tirer les conclusions du Grand débat national et proposer au pays les orientations de notre République".
Pendant plus de 2h30, le chef de l'État aborde divers sujets, du système démocratique aux impôts.
Vient la question du travail, alors qu'Emmanuel Macron appelle dans ce cadre à "travailler davantage".
À 1h24 de son discours, que l'on peut retrouver en ligne (nouvelle fenêtre), le chef de l'État déclare : "Est-ce qu'il faut revenir sur des jours fériés ? Moi, je ne suis pas favorable à cette méthode, parce qu'on a déjà essayé, parce que ça n'a pas très bien marché, parce que ce n'est pas clair, parce que c'est d'une complexité absolument abyssale pour tout le monde. Et parce qu'à la fin, ça renvoie à des complexités, les entreprises ne le font pas de la même manière, il faut que ce soit optionnel".
Enfin, il conclut : "Nous adorons les débats, moi aussi, mais si on pouvait s'économiser en plus du débat de savoir quel jour férié on choisit, ce serait formidable. Je ne crois pas que ce soit le plus efficace".
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Voilà pour la séquence. Depuis, six ans ont passé et la crise sociale des Gilets jaunes semble lointaine pour le gouvernement, qui cherche à réaliser 40 milliards d'euros d'économies. L'entourage du président fait d'ailleurs savoir à TF1/LCI que "le contexte n'est plus le même"
qu'en 2019.
Interrogé par la presse en marge d'un déplacement à Lourdes, Emmanuel Macron n'a pas commenté directement la proposition de son Premier ministre. Mais il a apporté son soutien à son plan pour le budget 2026 : "J'attends des forces politiques qu'elles proposent d'autres idées. Nous sommes le pays qui a le plus de dépenses publiques en Europe et qui taxe le plus de l'OCDE. Si d'autres ont des idées plus intelligentes pour accroitre l'activité et pour baisser les économies, le Premier ministre les recevra".
Une intervention à retrouver dans la vidéo en tête de cet article.
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