- De plus en plus de piscines privées sont squattées par des jeunes qui s'affichent sur les réseaux sociaux.
- Certains propriétaires décident donc de mettre les moyens pour se protéger des intrusions.
- Pour cause : en cas d'accidents lors de squats, ces derniers peuvent être inquiétés par la justice.
L'été, les piscines privées sont la nouvelle cible des squatteurs. Sur les réseaux sociaux, des adolescents s'affichent fièrement dans les piscines des autres. Clôtures abîmées, fenêtres cassées, musique à fond autour de la piscine. Ce phénomène touche toute la France.
En 2024, une résidence de Toulouse (Haute-Garonne), a fait les frais de ces squats. Les incivilités sont allées jusqu'aux insultes et aux intimidations en sautant au plus près des nageurs, peu importe leur âge. "Ça fait très peur, parce que l'autre fois, je croyais qu'ils allaient me noyer"
, raconte un enfant dans le reportage en tête de cet article. "Je suis là depuis 30 ans, il y a toujours eu des intrusions, mais on les faisait sortir facilement, aujourd'hui, ils résistent. Donc ça peut être problématique"
, insiste Cathy Putteman, membre du conseil syndical Park Fabron.
Un dispositif de protection coûteux
Les résidents qui tentent de les faire partir se heurtent parfois à des adolescents peu réceptifs. "Il y a quelques fois où le ton est un peu monté parce que les jeunes répondaient ou éventuellement insultaient les personnes. On se dit mais qu'est-ce qu'il va se passer ? Est-ce qu'ils vont sortir un couteau ? Est-ce que je vais devoir me battre contre 3-4 jeunes de 14 ans ?"
, déplore Florent Fusier, l'un des copropriétaires d'une résidence à Nice (Alpes-Maritimes).
À l'arrivée de l'été, plusieurs propriétaires refusent de voir ces comportements se réitérer cette année. Alors, ils sont plusieurs à avoir déployé des moyens pour se protéger et retrouver leur tranquillité. "Nous avons installé trois caméras de vidéosurveillance sur l'ensemble de la zone de la piscine"
, explique Anthony Blanc, président du conseil syndical Arcadia. Mais ce n'est pas tout, une gardienne filtre les entrées et un vigile directement connecté aux caméras peut intervenir. Au total, le dispositif de sécurité coûte 20.000 euros par an à la copropriété.
En cas d'accident, le propriétaire peut être tenu responsable
Ce montant leur permet d'éviter les intrusions autour de la piscine, mais aussi les problèmes juridiques. Un propriétaire peut être tenu responsable des blessures causées à une personne si la sécurité de ses installations n’est pas suffisante, selon le Code civil. "La responsabilité des propriétaires peut être engagée à cause d'un bord coupant, d'un sol anormalement glissant, un défaut d'entretien, quelque chose qui fonctionne mal"
, détaille Laurent Denis-Peraldi, avocat spécialisé en dommages corporels.
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Depuis 2006, les piscines à usage privé doivent obligatoirement être équipées d'une barrière de protection, d'une alarme, d'une couverture de sécurité ou d'un abri. Sans quoi, les propriétaires pourraient s'exposer à une amende de 45.000 euros si une personne venait à se noyer dans leur piscine, même si elle y est entrée illégalement.