• De plus en plus de communes décident d'interdire aux mineurs non accompagnés ou ne disposant pas d'une autorisation parentale de sortir la nuit.
  • Une équipe de TF1 s'est rendue à Meyzieu (Rhône) et à Triel-sur-Seine (Yvelines), qui viennent de mettre en place un tel couvre-feu.

"Ce n'est pas empêcher les jeunes de sortir". À Meyzieu (Rhône), un couvre-feu est imposé jusqu'au 9 août, entre 22h et 6h, pour les moins de 16 ans non accompagnés. Pour Odette Garbrecht, première adjointe au maire, il s'agit de "protéger les jeunes contre une forme de criminalité liée au narcotrafic qui voit un terrain d'expansion."

Dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article, l'élue ne cache pas sa colère, deux semaines après le tronçonnage d'un poteau où était installée une caméra de vidéosurveillance. "Vous voyez ici le résultat, voilà ce qu'il reste d'une caméra qui a été entièrement sciée et dont les débris ont été récupérés par les services. Là-bas d'ailleurs, elle a été également mise hors fonctionnement dans la nuit du 13 au 14 juillet", détaille-t-elle.

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Et d'autres faits de délinquance ont marqué ces derniers mois le quartier du Mathiolan. Outre plusieurs voitures brûlées, et la dégradation d'éclairage public, un acte d'une violence inouïe s'y est déroulé en mai dernier sur fond de trafic de drogue. Un commando lourdement armé a ouvert le feu à plusieurs reprises en pleine rue. 

"Ca ne réglera pas le problème de fond"

Pour les rares habitants qui ont accepté de nous répondre anonymement, cette mesure va dans le bon sens, mais elle est loin d'être suffisante. "Je pense que c'est juste un pansement, ça ne réglera pas le problème de fond", réagit l'un d'eux, pointant "une solution court terme".

En région parisienne, à Triel-sur-Seine, c'est plutôt un enchaînement de petits délits qui a poussé le maire à prendre une décision similaire, comme la destruction d'un abribus il y a encore quelques jours. "C'est un individu de nuit, il avait une barre, et il a insisté plusieurs fois pour réussir à péter la vitre", explique ce dernier, Cédric Aoun. Depuis le début de l'année, dans cette commune de 13.000 habitants, déjà une dizaine d'infractions ont été commises par des mineurs. 

"Une réponse municipale de manière à encadrer ces jeunes"

"Les auteurs de délits, on les a, on les donne à la police nationale, derrière, il ne se passe rien, il a fallu prendre une réponse municipale de manière à pouvoir contrôler et encadrer ces jeunes", explique-t-il. Depuis le 4 juillet, seuls les mineurs munis d'une autorisation écrite des parents peuvent sortir de chez eux entre 23h et 5h du matin. 

"Ça va amener un rapprochement entre parents et enfants", commente une habitante. "Je suis content, vous avez parfaitement compris l'intérêt de l'attestation et de l'autorisation parentale. Ça lui permet de récupérer un dialogue avec ses enfants et de savoir exactement où ils sont et ce qu'ils font", insiste le maire à ses côtés. En cas de récidive, les mineurs qui ne respectent pas ce couvre-feu s'exposent à une amende de 135 euros.

La rédaction de TF1info | Reportage Antoine BOURDARIAS et Octavie COUCHARD

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