• La Commission européenne a dévoilé lundi un dispositif autorisant cinq pays, dont la France, à tester une application pour vérifier l'âge en ligne.
  • L'objectif est d'empêcher les enfants d'accéder à des contenus dangereux.
  • Cette initiative ouvre "la voie concrètement à l'interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans", a assuré l'Élysée, un combat cher à Emmanuel Macron depuis plusieurs mois.

Évoqué depuis des mois, le projet d'interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans pourrait se concrétiser. L'exécutif va relancer cette piste, en s'appuyant sur le dispositif dévoilé lundi 14 juillet par Bruxelles pour autoriser cinq pays, dont la France, à tester une application de vérification de l'âge en ligne (nouvelle fenêtre), a indiqué vendredi l'Élysée.

Ce dispositif a été annoncé par la Commission européenne, afin d'empêcher les enfants d'accéder à des contenus dangereux, dans le cadre de la publication de "lignes directrices" pour l'application du règlement européen sur les services numériques (DSA). Il "permettra aux utilisateurs de prouver facilement qu'ils ont plus de 18 ans, ce qui protégera les enfants des contenus inappropriés", avait expliqué Henna Virkkunen, commissaire européenne chargée des questions technologiques.

"Ces lignes directrices, elles ouvrent la voie concrètement à l'interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans (nouvelle fenêtre) en droit national, dans chacun des États membres qui veulent avancer sur le sujet", a commenté l'Élysée vendredi lors d'un échange avec la presse. "C'est une victoire pour la protection de nos enfants. (...) La France sera au rendez-vous !", s'était déjà félicité lundi Emmanuel Macron sur le réseau social X. 

Macron met la pression depuis plusieurs mois

Le prototype européen pourrait être ajusté par chaque État membre en fonction de ses propres règles, pour s'adapter par exemple à une interdiction en vigueur sur Internet pour les enfants de 12, 13 ou 15 ans, etc. Outre la France, le Danemark, la Grèce, l'Italie et l'Espagne ont aussi décidé de sauter le pas. "Grâce à ces lignes directrices, l'interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans devient possible (nouvelle fenêtre). C'est une étape décisive et attendue pour protéger nos enfants", avait réagi lundi la ministre chargée du Numérique, Clara Chappaz. 

Début juin, le président français s'était engagé à aller dans le sens d'une telle interdiction (nouvelle fenêtre) si cela ne se faisait pas au niveau européen. "Je nous donne quelques mois pour arriver à faire la mobilisation européenne. Sinon (...) on commence à le faire en France. On ne peut pas attendre", avait-il appuyé sur France 2. 

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Une loi sur la majorité numérique, adoptée à l'été 2023, exige une autorisation parentale pour l'accès des moins de 15 ans aux réseaux sociaux mais elle n'est jamais entrée en application, faute de certitude sur sa conformité au droit européen. Le chef de l'État, qui s'est depuis vu remettre un rapport d'une commission d'experts sur l'impact des écrans chez les jeunes, a réaffirmé à plusieurs reprises sa volonté de voir aboutir une interdiction (nouvelle fenêtre) des réseaux sociaux aux moins de 15 ans. 

En novembre, le Parlement australien a déjà approuvé une loi interdisant l'accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans, l'une des mesures les plus strictes au monde en la matière pour des plateformes comme X, TikTok, Instagram ou Facebook, et une commission a conclu fin juin à l'absence d'"obstacle technologique" pour faire appliquer cette interdiction.

M.L. avec AFP

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